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Un triangle noir flotte sur la marmite maçonnique…
Écrit par Y.Ramette
Ce n’est pas le « Jolly Roger », tibias croisés et tête de mort, qu’exhibe la toile… mais un triangle noir ! Or, Si le drapeau noir, affiche clairement ses attaches anarcho-pirates, ce noir triangle symbolise d’invisibles Frères de la Côte De Lumière ; un peu chouans sur les bords… en avant-première du Convent du GODF !
Extraits :
"Nous sommes de ceux qui pensent que notre ordre gagnerait à être moins dispendieux, moins attaché à la matérialité du profane. Privilégions l'initiation et la recherche de la vérité. L'arrière-salle d'une taverne est déjà un temple idéal. Nous n'avons pas besoin de ces attraits du pouvoir qui nous aliènent et attirent des ambitions dévastatrices. Affranchissons-nous."
Planche d'Espoir - par B.â¼
Vous tous, mes Sœurs et mes Frères, en vos grades et degrés, prenons cet instant pour partager quelques bribes de pensées.
Notre ordre est très critiqué, et sur nos colonnes on entend poindre un mécontentement lancinant. Il n'est pas rare en tenue qu'un frère critique les instances ou qu'un autre se comporte en prédicateur. A la lueur de notre riche passé, nous semblons bloqués dans notre torpeur.
Ni l’œuvre au blanc, ni l’œuvre au noir ne semblent vouloir produire leurs effets.
Ne devrions-nous pas alors constater que "c'était mieux avant !", que notre ordre est malade ?
Ne pourrions-nous pas aussi objecter que la franc-maçonnerie reste une institution profondément humaniste dont les valeurs sont porteuses de sens, qu'elle a donc son utilité.
Ces réflexions pourraient aboutir à une revue de nos textes (constitution, règlements, rites), voire même à une refondation de notre ordre.
Et si certains points ne sont toujours pas traités, il suffirait pour cela de créer une commission ou de mandater nos instances.
En effet, on pourrait croire qu'il faut gérer la franc-maçonnerie comme une entreprise. La sanction immédiate serait de faire entrer les métaux dans nos temples.
Mais, quelle bête nous a piqué pour croire que c'est le changement de meta-organisation qui importait ?
Notre quête maçonne réside dans cette faculté à nous améliorer nous-même. L'évolution de notre environnement n'est qu'une conséquence de ce travail sur nous-même. Voici la véritable démarche initiatique que nous avons embrassée.
Manifestement, notre héritage reste lourd à assumer. La technocratie rampante de notre ordre n'est que la conséquence de notre abandon progressif.
Mais alors, ne nous préoccupons pas de savoir si le temps passé était meilleur, contentons-nous plutôt de bâtir un meilleur nous-même.
Nous sommes au début de cette brève intervention et nous entendons déjà certains pisse-froids criant à la trahison, alertant les "hautes instances", promettant radiations et tout le toutim ...
C'est en effet étonnant de voir que certains sujets purement internes soient aussi clivants et ne puissent être évoqués sans heurts. Attends la suite !
On a tous en mémoire des frangins aigris, pétris dans leur certitude, qui vérifient l'application stricte d'un catéchisme devenu crétin, ceux qui tractent dans les loges comme sur un marché mais aussi ceux qui font preuve d'un dogmatisme laissant peu de place à la contradiction et à la Gnose.
Ainsi, ce que nous promettons à nos apprentis, ce n'est pas la mort symbolique, mais la mort d'ennui et une longue agonie. Et si on ne stoppe pas les frangins délirants, ils vont finir par nous écrire une belle charia franc-maçonne.
Dès lors, il est dur pour celui qui vient pour de bonnes raisons de ne pas quitter notre ordre. Et cela nous entraîne dans une spirale de destruction dont la structure s’empare pour mieux nous cannibaliser. Vous avez remarqué ça aussi ?
Les technocrates de notre ordre apprécient grandement cette attitude. Les frères aigris suivent les consignes, stabilisent les loges, matent les rebelles et puis surtout, ils payent leurs capitations. A l'exception du nombre d'articles dans la presse et des connexions avec le pouvoir étatique, ce qui plaît vraiment à nos instances, c'est l'immobilier.
Ne vous méprenez pas, la vraie valeur de nos organisations, ce n'est pas la qualité intrinsèque de ses membres et la richesse de notre travail en loge ... non ... non ... non ... C'est le montant des capitations et le nombre de mètres carrés dans les capitales européennes.
Faut dire que la pierre brute qu'on doit tailler, c'est trop symbolique puis c'est impossible à estimer en "cash". La vraie pierre, elle, surtout en plein Paris, elle ne perd pas, c'est une valeur sûre.
Nous sommes de ceux qui pensent que notre ordre gagnerait à être moins dispendieux, moins attaché à la matérialité du profane. Privilégions l'initiation et la recherche de la vérité. L'arrière-salle d'une taverne est déjà un temple idéal. Nous n'avons pas besoin de ces attraits du pouvoir qui nous aliènent et attirent des ambitions dévastatrices. Affranchissons-nous.
Pour les curieux, sachez que les frères de notre triangle sont attachés au secret car ils estiment que la franc-maçonnerie porte toujours les germes de la véritable dissidence.
Et l'Art Royal se pratique lorsque la lune est noire.
Cette planche n'appelle pas d'interventions particulières. Il vous appartient d'en faire ce que bon vous semble. Nous souhaitions simplement partager ce court moment avec les quelques sœurs et frères qui pensaient être seuls pour leur dire qu'il faut continuer à espérer.
Alors Espérons, Espérons, Espérons.
Vive l’Égrégore !
Nous avons dit !
Mots clés Franc Maçonnerie;Grand Orient de France; Convent;Marchandisation de l'Art Royal; ordre initiaitique et symbolique; Hiram