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A l'heure du socialisme "en peau de lapin" triomphant, l'esprit de la" Convention des Institutions républicaines" souffle chez Stelio Farandjis : "Socialisme et Humanisme seront notre avenir".
Écrit par Stelio Farandjis
En 2016, dans son livre intitulé « chemins d’espérance » Jean ZIEGLER écrivait, pour le déplorer « Aujourd’hui, l’Internationale socialiste est à l’agonie ». Le paradoxe actuel réside dans l’écart étonnant entre un capitalisme mondialisé triomphant et une absence de stratégie internationale des forces progressistes mettant en avant l’investissement productif, et à long terme, dans les nouvelles technologies, dans les politiques écologistes, dans le co-développement, dans la priorité accordée à l’éducation, la santé et la culture.
Lorsque Napoléon III et la Reine Victoria signent un traité de libre échange en janvier 1860, quatre ans après gicle la première Internationale ouvrière, et lors de l’Exposition Universelle qui fêtait le centenaire de la Révolution Française à Paris en 1889, naquit la seconde Internationale ; en 1914 celle-ci rassemblait aussi bien Jean Jaurès que Lénine ! Aujourd’hui le capitalisme de plus en plus financiarisé semble triompher et traverser toutes les frontières.
Dans une lettre que j’adressais à Laurent Fabius le 18 septembre 2010, j’insistais sur la nécessité de « lutter contre les paradis fiscaux et la fuite des capitaux qui grèvent nos finances et assèchent l’investissement productif » et j’ajoutais que « si nous ne trouvions pas assez d’alliés sur la scène internationale pour stopper cette hémorragie, nous ne pourrions agir qu’à la marge ». A cette époque les paradis fiscaux abritaient des centaines de milliards d’euros, et aujourd’hui ce sont des milliers de milliards d’euros qui échappent à l’impôt, comme à l’investissement, à l’échelle mondiale ; et face à cela où est la stratégie de combat des forces progressistes à cette même échelle internationale ?
L’humanité a su, malgré des effondrements et des tragédies, relever les défis et des Communautés internationales ont vu le jour à l’échelle de l’Europe, de l’Afrique et de toute la planète. Le Pape François, quant à lui, évoque souvent, avec ses homologues musulmans la nécessité d’une fraternité universelle agissant en faveur de la justice. A ce sujet, il est bon de rappeler que c’est un théologien protestant Alexandre Vinet qui créa le mot « socialisme » en 1831, et que c’est un penseur catholique Félicité de la Mennais qui créa le mot communisme en 1832, même si Karl Marx, en 1848, dans son manifeste du parti communiste, déclare « rien n’est plus sacré ».
Cher Lionel Jospin, souviens-toi que tu agissais aux côtés de Willy Brandt dans l’Internationale socialiste, et souvenons-nous aussi que François Mitterrand en 1993 a su gagner la bataille de l’exception culturelle contre la loi exclusive du marché à l’échelle mondiale, et cela grâce à l’appui de l’Europe et de la Francophonie (rassemblée au sommet de Maurice en présence du Secrétaire général des Nations Unies Boutros-Boutros Ghali).
Alors, tous unis, frères humains, imposons une civilisation universelle où les mots socialisme et humanisme s’associeront à force de luttes et d’intelligence. Victor Hugo disait « la République universelle n’est encore qu’une étincelle, demain elle sera le soleil ».
Stélio Farandjis,
Inspecteur général honoraire de l’Education Nationale
Mots clés : François Mitterrand; socialisme; humanisme ; internationale socialiste