« Insurrections tranquilles » : photo de famille !

Attention, ouverture dans une nouvelle fenêtre. PDFImprimerEnvoyer

 

 

Livre Insurection reco couverture  Insurrection 4 de couv 200
Cliquez pour télécharger le livre complet

 

s

- Stèle commémorative de la déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen du 4 août 1789 ;

- Arbre de la Liberté (ginko bilota) en commémoration de la Fête de la Fédération de 1792 ;

- Statue d’Aristide Briand en commémoration des historiques « Entretiens de Thoiry Briand-Stresemann de septembre 1926
sur La Paix par le droit et non la Paix par la force ».

Thoiry : Cité de la paix 1926

     

Alain Deschamps, Roland Monnet
Guy Larmanjat (Cons Général de l’Ain)
Gérald Dentinger (Maire de Thoiry)

IMG 0413 ld

Macron nest pas Briand

L’insurrection tranquille ?

Livre Insurection reco couverture 300   Insurrection 4 de couv 300

François Mitterrand 1971

qu’accompagne Roland Monnet

« Ils vous ont confisqué le pouvoir ? Je vous le rendrai ! »

Pour accéder à l’intégralité du livre, cliquez ici


Quelques bonnes pages du livre

Le conte de la grenouille

Si vous plongez une grenouille dans une marmite d’eau bouillante, elle va sauter du récipient et s’enfuir. Par contre, si l’eau est tiède elle va prendre ses aises et somnoler.

Il suffit alors de monter doucement la température, par paliers, et le peuple, pardon la bestiole, s’habitue, continue à somnoler puis… cuit.

Ainsi Jacques Bonhomme se laissa-t-il anesthésier en douceur, puis cuire, au nom de la fatalité révélée des choses.

Inutile de chercher à nous masquer la réalité. Notre héritage culturel, fait de Raison critique et d’égalité en droits des citoyens entre eux, est en voie de dilapidation rapide.

Le révisionnisme antirépublicain en arrive maintenant à persuader un grand nombre de Français de la pertinence de leurs propres renoncements sociaux, citoyens et philosophiques.

La bataille culturelle qu’il mène relève en effet de l’exploit en matière d’intoxication de l’opinion publique.

Avouons que c’est tout de même très fort de nous vendre l’obscurantisme du monde ancien (d’avant les Lumières, la Déclaration des droits de l’homme et la laïcité républicaine) comme moteur de la modernité !

Avouons que, de la part des nouveaux prêcheurs d’avenir radieux, il est assez magistral de nous faire avaler que l’autonomie de choix et de pensée qui fondent la modernité de l’homme de raison, est aujourd’hui obsolète, anti-productive et porte en germes tous les malheurs de l’humanité !

Avouons qu’invoquer les mânes de Pierre-Mendès France, la bouche en cul de poule et la larme à l’oeil, ne manque pas de souffle en regard de la pensée mendésiste des années 1957-1958. Ainsi qu’introniser Jaurès et Guy Moquet références sarkoziennes !

Les plus anciens d’entre nous se souviennent, qu’avant-guerre, le révisionnisme antirépublicain, brutal et insurrectionnel, gueulait à tout va « A bas la gueuse ! Plutôt Hitler que le Front Populaire ! ».

Puis la défaite de 1940 (« divine surprise » pour l’Action Française de Charles Maurras, le Comité des Forges et la haute hiérarchie de l’Eglise catholique) permit à Pétain d’abolir la République.

Une fois le nazisme vaincu en 1945, l’Eglise catholique dut se résoudre à reconnaître enfin le régime républicain et encaisser le rude choc du programme établi par le Conseil National de la Résistance :

  • Etablissement de la démocratie la plus large.
  • Liberté de la presse et son indépendance à l’égard des puissances d’argent.
  • Instauration d’une véritable démocratie économique et sociale impliquant l’éviction des grandes féodalités économiques et financières de la direction de l’économie.
  • Retour à la Nation des grands moyens de production monopolisés fruits du travail commun, des sources d’énergie, des richesses du soussol, des compagnies d’assurances et des grandes banques.
  • Reconstitution, dans ses libertés traditionnelles, d’un syndicalisme indépendant.

Jusqu’à une date, somme toute assez récente, le révisionnisme antirépublicain se contentera de susurrer doucereusement :

« Vous voyez bien que le modèle français ne marche pas : Nous ne travaillons pas assez ! Nous sommes de vilains arrogants avec notre laïcité à la française ! »

Mais maintenant, c’est haut et fort qu’il proclame ses objectifs…

…défaire méthodiquement le programme du Conseil National de la Résistance !

Les dignes héritiers du Comité des Forges antisocial et briseur de grèves d’avant-guerre disposent de formidables trésors de guerre destinés à soudoyer les politiques et « fluidifier » les relations sociales.

Mais surtout, partie prenante du néo libéralisme financier globalisé et déchainé depuis la chute du mur de Berlin et la fin du communisme culturel, social et politique, ils ont mis au rancart l’organisation fordiste du travail et, du coup, les rapports de force de type « lutte de classes ».

Embrigadée dans des systèmes multi nationaux financiers complexes et opaques par l’intermédiaire de managements s’inspirant de « direction participative par objectifs », sans interlocuteurs à portée de
voix et de ripostes, toute activité humaine se voit intégrée, bon gré mal gré, à la finalité de l’économie globale de marché.

Cette révolution culturelle, dite de l’école de Chicago, n’est rien d’autre que le surgeon de la Raison spirituelle et temporelle de Droit Divin d’ancien régime pré Lumières.

Cette approche fondamentaliste du sacro-saint marché, Régulateur Suprême des destinées individuelles et collectives humaines, convoque somme toute une morale quasi religieuse.

Il convient d’expier le néo péché originel du « vivre au-dessus de nos moyens » par l’incertitude, la pénurie équitablement répartie et le silence des agneaux. Et s’en remettre à l’Espérance religieuse comme le profère l’illégitime Monsieur Sarkozy au regard de l’histoire laïque et sociale de la République Française.

Du coup, le rachat d’avoir trop été s’incarne-t-il en marchandisation de l’école, la santé, l’eau, l’énergie, les transports, l’information qui congédient l’égalité républicaine. Béquillée par les fondamentalismes islamiques et chrétiens consolateurs du quotidien gonflés à l’espérance divine.

Klêros

Toute religion a pour clergé des « biens lotis » expliquant les tables de la loi.

Le dogme de la prééminence du Marché sacralisé et du principe de concurrence juste et parfaite érigé en Vérité Révélée Absolue rassemble le monde financier et la classe politico-médiatique en un système de consensus mou d’ordre juste, moral et équitable dont ils ne se disputent qu’à la marge les fondements.

Les grecs anciens usait du mot « klêros » pour désigner les gens ayant « tiré le bon lot ».
Evoluant par la suite en latin ecclésiastique, il devint « clericus » et s’appliqua aux chrétiens ayant choisi la « bonne religion » par rapport aux païens.
Et, depuis Gambetta, nous savons que « Le cléricalisme, voici l’ennemi ».

Mais force est de constater que Klêros a tranquillement mené à bien son entreprise de reconquête culturelle de l’opinion publique.
Et catéchisé Jacques Bonhomme aux normes de la dépossession intellectuelle et matérielle de sa citoyenneté.

D’avant- guerre, je conserve le souvenir d’une expression populaire usitée dans le Pays de Gex pour illustrer ce qui faisait rengaine : « la vioule ».

Ce mot, certainement issu du nom de l’instrument au son duquel dansaient les Bonhomme, la vielle ou la viole, sur un mode répétitif et lancinant, taxait ironiquement les redites, rappels et assertions des « sachants ».
Ainsi : « Le curé a encore fait sa vioule ! », accompagné du geste de tourner la manivelle de l’instrument.

De nos jours, la vioule a pris un tout autre essor. C’est la rengaine de fond dont nous bassine klêros pour nous expurger de notre corpus républicain.

Catéchisme

Klêros : De l’ordre juste nouveau tu feras ton miel.
Jacques Bonhomme : Mieux ! J’en serai l’abeille !

Klêros : De l’esprit critique tu feras litière.
Jacques Bonhomme : Certes ! La critique est la fiente de l’ordre !

Klêros : De la gouvernance des peuples par de «sachantes» élites auto-proclamées tu t’accommoderas.
Jacques Bonhomme : Rationnel ! Comment voulez-vous que le commun puisse comprendre les enjeux des changements mondiaux !

Klêros : De la dissolution des peuples qui votent mal tu seras partisan.
Jacques Bonhomme : En 2005 le peuple français refusa le projet de constitution européenne ! Irresponsable ! A la niche le peuple français !

Klêros : Du traité de Lisbonne avalisée par les socialistes et les verts au congrès de Versailles, tu seras le jouet.
Jacques Bonhomme : Voici qui me comble ! Les Etats nations sont désormais des colonies de la Commission de Bruxelles comme l’indique John Monk, Secrétaire de la Confédération européenne des syndicats.

Klêros : Ainsi tu applaudiras aux baisses de salaire, délocalisations, dumpings salariaux, suppressions massives de postes d’instits, flics, infirmières ainsi qu’à la réappropriation privée des services publics.
Jacques Bonhomme : Avec joie ! « There is no alternative » au capitalisme, au marché, à la concurrence juste et parfaite donc à la casse sociale et industrielle de la France puisque Reagan et Thatcher en ont décidé ainsi !

Klêros : La banqueroute mondialisée tu paieras.
Jacques Bonhomme : Normal ! Le vrai cancer est l’assistanat octroyé aux paresseux sans-emplois ! Pas l’actionnariat qui transpire au boulot !

Klêros : Du placement des budgets nationaux sous l’autorité de Bruxelles tu feras ton affaire.
Jacques Bonhomme : Sans réserves ! Voici qui acte la disparition de la France au bénéfice des intérêts financiers supranationaux.

Klêros : « L’espérance religieuse à l’espérance sociale tu préfèreras »
Jacques Bonhomme : Sécurisant ! Ainsi qu’en cause le chanoine Sarko : « Dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le pasteur ou le curé parce qu’il lui manquera toujours la radicalité du sacrifice de sa vie et le charisme d’un engagement porté par l’espérance »

Klêros : Comparer c’est choisir. En matière de chocolat, c’est vital. Pour 2012 c’est mortel.
Jacques Bonhomme : Evident ! On risquerait du Le Pen au second tour !

Klêros : Du coup, soit Aubry, Hollande ou Sarkozy comme président tu auras.
Jacques Bonhomme : Qu’importe puisque tous trois voient en Madame Lagarde une très compétente directrice du FMI. D’autant qu’avec l’affaire Tapie elle montra son attachement à l’intérêt général. Et que Tapie, du coup, votera Aubry ! Laquelle fut pactée, version Marrakech, avec DSK comme la corde avec ce qui reste au bout.

Klêros : A l’inclusion de l’école à la finalité marchande de l’entreprenariat mondialisé tu acquiesceras.
Jacques Bonhomme : Certes ! Programmons l’enfant à son rôle de consommateur-producteur et supprimons les encombrants philoso-phiques de son cerveau !

Klêros : Aux revendications ethno-religieuses des minorités voulant imposer leurs droits à la différence tu cèderas.
Jacques Bonhomme : Bien entendu ! Imposer à tous l’unificatrice loi républicaine serait stigmatiser les musulmans modérés !

Klêros : C’est bien ! Mais que sont ces manifestations populacières en Grèce, Espagne, Tunisie, Egypte, Syrie et autres lieux et qui en sont les meneurs ?
Jacques Bonhomme : Des jacqueries que mènent des croquants !

Klêros : Et que disent donc ces croquants ?
Jacques Bonhomme : Grenouilles ! Il ne faut pas dormir !

Klêro : Et toi ?
Jacques Bonhomme : Arrête ta vioule !

Klêro : Pourquoi ?
Jacques Bonhomme : Quand j’écoute ta musique, je n’entends qu’un son.

Klêros : Et alors ?
Jacques Bonhomme : J’entends aussi comme un air de Fronde qui gronde contre les Mazarin.

Le retour des Bonhomme ?

Les révoltes des « Jacques », les « jacqueries », ainsi que celles des « croquants » ont jalonné l’histoire de France et de l’Europe.

Ces révoltes paysannes furent autant de coups de colère pour du pain et du respect contre l’ordre juste dominant des castes proclamées de droit divin.

L’ordre juste s’incarne aujourd’hui en un nouveau triptyque « démocratique » : « Morale, Justice, Equité » en lieu et place du républicain « Liberté, Egalité, Fraternité ».

Cette octroyée démocratie porte en elle de modernes jacqueries. Comme la « nuée porte l’orage », aurait pu dire Jaurès.

Il ne reste rien du programme du Conseil National de la Résistance. Rien de chez rien. Aussi certains anciens s’évertuent à en ranimer la flamme en campant chaque année sur le plateau des Glières, effectivement souillé de récupérations sarkoziennes.

Une Assemblée constituante ?

Une Assemblée constituante ? Vous n’y pensez-pas ! Déjà que cette idée commence à faire son bonhomme de chemin avec l’association « Pour une Constituante » lancée par le groupe « République ! » qu’anime André Bellon.

Mais Klêros ne saurait entendre ça d’un peuple politiquement dissous. Aussi vioule-t-il tous azimuts à bas voix :

« Le peuple politique est mort. Empêchons son cadavre de bouger encore.

« Etouffons les mémoires du bruit des plans-culs et des rantanplans guerriers.

« Dégraissons les grecs de leurs ports, îles, monuments, services publics, salaires, retraites, santé, écoles.

« Et Jacques Bonhomme de son héritage greco-humaniste ».

Gros grains populaires en répliques ? Comme en 36 ou en 68 ? Il suffira de laisser pourrir l’action des gros-jean-comme- devant en fin de paie !

Ou alors violences faites aux personnes et aux biens ? Barricades, occupations de sites ?

Klêros n’attend que ça ! Modèle anéantissement des Fédérés de Paris en 1871 avec l’approbation des occupants prussiens.

Vous ne pensez tout de même pas que Klêros laisserait la sous province France gagner par une anarchique volonté de « changer la vie » par la violence ?

Renvois :

1) L’Article 3 de la Constitution du 4 octobre 1958 dispose que « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants » (démocratie représentative) « ou par la voie du référendum » (démocratie directe).
L'opinion publique est l'ensemble des convictions et des valeurs plus ou moins partagées, des jugements, des préjugés et des croyances de la population d'une société donnée. L'opinion publique peut être influencée par les médias, les leaders d'opinion, les professionnels des relations publiques et du lobbying, la propagande, mais aussi par l'éducation, les arts, les sciences et la philosophie. Les religions sont également une grande source d'influence pour l'opinion publique. En outre, les médias sont le relais d'une vaste gamme de techniques de diffusion des messages publicitaires auprès des personnes auxquelles ils s'adressent afin d'orienter leurs idées et leurs comportements.