Pourquoi Quinet? Pourquoi Briand?

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Oui, pourquoi se référer à Edgar Quinet ? Voici un  personnage dont le nom n’évoque plus guère aujourd’hui, sauf dans l’Ain, qu’un boulevard, un lycée, une place ou  une station de métro!


Nous avons cependant choisi de placer notre action laïque et républicaine sous l’égide de cet « illustre inconnu » car il peut encore nous aider aujourd’hui à poser les questions correctement et aussi parce que son exemple reste vivace dans  l’Ain.


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Certes Edgar Quinet, né à Bourg-en-Bresse en 1803 et décédé en 1875,  n’a t-il pas laissé de contemporains à notre disposition pour témoigner directement de ses engagements citoyens. Mais cet homme, dont on commémore  encore dans l’Ain de nos jours la naissance et la mort, fut non seulement le promoteur de l’idée même  de « République laïque » mais reste aussi un modèle absolu de courage politique.

Député de Bourg-en-Bresse lors du coup d’Etat de Louis Napoléon Bonaparte contre la République le 2 décembre 1851, qu’il n’acceptera pas, il sera proscrit, comme Victor Hugo, et ne rentrera en France qu’après la chute du second empire, alors que, dans le même temps, son collègue député de Nantua, Alphonse Baudin, se fera tuer sur les barricades à Paris.

Erudit, voyageur, collaborateur de revues prestigieuses, député, auteur d’une trentaine d’ouvrages, colonel de la Garde Nationale, poète, professeur au Collège de France, exilé, à nouveau député, Edgar Quinet s’est résolument engagé sur la République, la laïcité, le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, les identités nationales, l’Europe.

Or toutes ces questions se posent aujourd’hui à nous avec la même force et avec une urgence plus grande car l’histoire s’accélère. Et même s’il ne s’agit pas de transposer mécaniquement ses actes et ses choix politiques, il convient  de retrouver sa flamme face aux défis actuels ainsi que  son esprit de refus absolu de toute résignation car, disait-il,  : « Il n’y a d’irrévocable que le destin que nous nous faisons nous-mêmes».

Quant à Aristide Briand, né en 1862 et décédé en 1932, c’est-à-dire l’année de la naissance de l’auteur de ces lignes, il est, de fait, un homme du présent, tant son lien personnel avec la loi de Séparation des églises et de l’Etat de 1905 reste d’actualité, comme d’ailleurs sa prescience d’union européenne pour aller vers des Etats-Unis d’Europe.

Notre Cercle Républicain, fondé il y a trente ans à Thoiry dans le Pays de Gex, porte son nom bien entendu à cause de la trace générale qu’il a laissée dans la vie publique de notre pays, mais aussi parce que c’est justement dans cette commune, qu’en septembre 1926, il eut avec Gustav Stresemann ces historiques « Entretiens de Thoiry » qui leur valurent à tous deux le prix Nobel de la Paix en cette même année.

Donc, de Briand, nombre de personnes ont pu nous donner leur sentiment : témoins directs ou indirects des « Entretiens de Thoiry » de 1926,  vieux soldats de la Grande Guerre lorsque Aristide Briand était Président du Conseil, libres penseurs républicains des années 1890-1914, voire humanistes, membres d’associations philosophiques dans les années 50.

Par ailleurs, et c’est fort heureux, un certain nombre d’historiens de talent ont entrepris de  faire revisiter Briand à l’opinion publique : avocat, fondateur du Parti Socialiste avec Jean Jaurès, secrétaire général du journal La Lanterne, souvent rédacteur en chef du journal l’Humanité qu’il contribue à fonder avec Jean Jaurès, député, vingt-trois fois ministre, onze fois président du Conseil, il se distinguera aussi au plan international, notamment par ses brillantes interventions à la tribune de la Société des Nations à Genève. Il sera avec Gustav Stresemann l’artisan des accords de Locarno sur le rapprochement franco-allemand et, en août 1928, celui du pacte, dit Briand-Kellogg, de renonciation générale à la guerre, signé par soixante pays.

En conclusion sommes-nous fiers de partager  un idéal commun de vivre-ensemble laïque et républicain, auquel il nous plait aussi de croire en l’universalité. avec ces  grands, très grands Français

C’est pourquoi, hors toute ambition de faire œuvre d’historien - ce n’est pas notre métier - il nous parait utile de rappeler les circonstances qui présidèrent à la naissance de la République laïque française, fruit de l’union de la France et de la Laïcité, liée à  celle de son accoucheur : Aristide Briand. Et de redonner à Edgar Quinet tout son éclat de modernité de « Père de la République laïque » comme le disait Clemenceau.

(Lire sous la rubrique   « Références » : « Aristide Briand, l’européen laïque » et « Edgar Quinet le moderne »).